Le milieu vaginal est composé d’une phase liquide, (eau + substances issues du sang + glaire cervicale) et
et d'éléments solides (cellules de la muqueuse vaginales, globules blancs protecteurs contre les infections et bactéries (bonnes ou mauvaises pour la santé).
La flore vaginale normale se caractérise par une grande diversité bactérienne de type lactobacille (appelée Flore de Döderlein) et une grande diversité des espèces colonisatrices d’origine intestinale ou oropharyngée.
Quelles bactéries sont normalement présentes dans le vagin ?
La flore bactérienne dominante est composée d’une diversité de lactobacilles (essentiellement Lactobacillus crispatus, Lactobacillus gasseri, Lactobacillus jensenii, et Lactobacillus iners) appelés Flore de Döderlein.
Les lactobacilles sont un type de bactéries appelées ainsi parce qu'elles transforment différentes formes de sucres (présents dans la muqueuse vaginale) en acide lactique, ce qui a pour effet d'acidifier le milieu vaginal (et donc de diminuer la prolifération des mauvaises bactéries qui ne supportent pas le milieu acide).
Parallèlement à ces lactobacilles, on peut observer dans la flore vaginale de très nombreuses espèces issues des flores digestives et oropharyngées de l’homme.
La flore vaginale est en constante évolution. La nature et la composition en lactobacilles (1 à 4 espèces) varient dans le temps. En outre, les bactéries issues des autres écosystèmes humains peuvent trouver des conditions locales favorables à leur prolifération.
En quoi l'équilibre de la flore vaginale est il si important?
La présence des lactobacilles qui constituent la flore de Döderlein est indispensable car ces bactéries bénéfiques possèdent à des degrés divers des fonctions de protection des voies génitales par :
• Action bactériostatique par la production d'acide lactique via la transformation de sucres présents dans les cellules de la muqueuse vaginale. Elle permet de maintenir le pH vaginal acide ce qui empêche la multiplication des bactéries anormales et pathologiques dans le vagin.
• Action anti-oxydante par la production de peroxyde d’hydrogène (H2O2) : action oxydative qui permettent de détruire certaines bactéries dangereuses pour la santé.
• Création d'un Biofilm protecteur par adhésion des lactobacilles de Döderlein à la muqueuse vaginale.
• Actions antibiotique, antimycosique et antiviral directes par la production de biosurfactant protecteur.
Tous les lactobacilles présents dans la cavité vaginale ne sont pas dotés de toutes ces propriétés, ce qui explique, en partie, la disparité de réactions vis-à-vis des agressions microbiennes d’une femme à l’autre.
Ainsi, certaines femmes atteintes d’un déséquilibre de l’écosystème vaginal peuvent héberger une flore lactobacillaire quantitativement normale mais qualitativement inefficace (score de Nugent intermédiaire).
Ce déséquilibre rend possible tous les types d'infections des voies génitales.
Quels éléments peuvent être à l'orgine d'un déséquilibre de la flore vaginale ?
Dès que le nombre de lactobacilles diminue, la flore vaginale très sensible se déséquilibre et perd ses caractéristiques protectrices contre les infections.
Tout au long de la vie d’une femme, il existe de nombreuses causes possibles de déséquilibre de la flore vaginale :
Du fait des variations normales de la sécrétions d'oestrogènes au cours de la vie de la femme :
- puberté
- ménopause
- grossesse
- et tout simplement aux différentes phases du cycle menstruel.
Du fait de facteurs externes ou internes anormaux (non naturels) :
- prise de médicaments (antibiotiques, anti-inflammatoires, contraception...)
- excès d’hygiène (douche vaginale, lavage trop fréquent, savon inadapté)
- anomalies endocriniennes (diabète, maladies de la thyroide),
- rapports sexuels peuvent être en cause, non seulement par transmission de germes mais par action mécanique ou chimique (contact avec le sperme très alcalin).
- et enfin le stress et le tabac.
Rédacteur : docteur Romain GUILHERME
Mise à jour le 17 février 2015
Références Bibliographiques:
- R. Quentin, Ecologie bactérienne vaginale: nature, exploration et prise en charge des déséquilibres, 2006, Mise à jour en Gynécologie Obstétrique du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français.
- J.M. Bohbot, Vaginose bactérienne, 2007, Mise à jour en Gynécologie Obstétrique du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français.
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