Bien que souvent sans conséquence quand elles ont lieu durant le grossesse, les infections à CMV (cytomegalovirus) peuvent être responsables de graves malformations ou de surdité congénitale du bébé.
Vous trouverez ci-dessous la position du CNGOF (Collège national des gynécologues
et obstétriciens français) en ce qui concerne le Cytomégalovirus et grossesse
Qu'est ce que le CMV ?
Le cytomégalovirus est un virus de la famille des herpès virus qui se transmet par les sécrétions muqueuses, en particulier la salive. Le plus souvent, cette infection se contracte dans l’enfance. Ainsi, 50 à 90 % des adultes sont immunisés.
Plus rarement, cette infection peut survenir au cours de la grossesse. L’infection materno-fœtale par le cytomégalovirus n’a, dans la plupart des cas, aucune conséquence pour le fœtus.
Plus rarement, elle peut être à l’origine de séquelles neuro-sensorielles graves voire d’un décès du nouveau-né.
L'avis du Collège national des gynécologues et obstétriciens français
Le dépistage du CMV pendant la grossesse est une question discutée et controversée depuis de nombreuses années.
En France, ce dépistage n’est pas recommandé. Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français reste préoccupé de proposer la meilleure prise en charge de cette pathologie au regard des données scientifiques actuellement disponibles
Dépistage du CMV au cours de la grossesse
Il n’existe actuellement pas, en France, d’indication à faire un dépistage systématique du CMV en population générale. En Europe, seules l’Italie, l’Allemagne et la Belgique le pratiquent. Les critères d’un bon dépistage tels qu’ils ont été précisés par l’Organisation mondiale de la santé ne sont pas réunis(1) : il n’existe pas de traitement disponible.
L’interruption de grossesse peut être acceptée pour les formes présentant des atteintes sévères mais elle ne peut être préconisée dans toutes les situations. Les résultats d’une sérologie à CMV peuvent être d’interprétation difficile et enfin le coût socio-économique est en défaveur du dépistage.
En revanche, en cas de signe(s) d’appel échographique(s) ou en cas d’épisode fébrile maternel pendant la grossesse, une recherche du CMV peut être proposée.
Prévention de l’infection materno-fœtale à CMV
La principale source de contamination est l'excrétion du virus par les enfants en bas âge. La mise en œuvre de mesures de prévention chez les femmes en contact avec des jeunes enfants, soit pour raisons professionnelles, soit dans leur entourage familial, est efficace pour diminuer le risque d’infection maternelle pendant la grossesse(2).
ll est recommandé chez toutes les femmes et leurs conjoints de se laver fréquemment les mains, et surtout après avoir changé les couches et mouché les enfants.
Il est interdit :
- d’embrasser les enfants sur la bouche
- de partager des couverts
- d’utiliser le linge de bain des enfants.
Pour visualiser la plaquette explicative de l'infection à CMV mise a disposition par le CNGOF :
Rédacteur : docteur Romain GUILHERME
Mise à jour le 21 juillet 2015
Références Bibliographiques:
- Communiqué du secrétariat général du du CNGOF (Collège national des gynécologues et obstétriciens français)
- 1. WHO_PHP_34_fre.pdf [Internet]. [cited 2015 Jul 7]. Available from: http://whqlibdoc.who.int/php/WHO_PHP_34_fre.pdf
- 2. Vauloup-Fellous C, Picone O, Cordier A-G, Parent-du-Châtelet I, Senat M-V, Frydman R, et al. Does hygiene counseling have an impact on the rate of CMV primary infection during pregnancy? Results of a 3-year prospective study in a French hospital. J Clin Virol. 2009 Dec;46 Suppl 4:S49–53.
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