Comment fonctionne ce nouveau test de dépistage de la trisomie 21 par prise de sang?
Les chercheurs du laboratoire allemand LifeCodexx AG ont réussi à isoler les cellules du fœtus dans le sang de la mère lors d'une simple prise de sang.
Ainsi, au lieu d'aller ponctionner directement du liquide amniotique (amniocentèse) pour faire l'analyse des chromosomes foetaux, geste invastif et potentiellement à risque de fausse-couches, le nouveau test du laboratoire LifeCodexx AG appelé "PrenaTest™" permet de détecter la présence d'un chromosome 21 supplémentaires ( trisomie 21) par une simple analyse de sang maternel. Ce test peut être réalisé dès la dixième semaine de grossesse.
Quand aura t'on accès à ce dépistage (PrenaTest™)en France?
«Plusieurs études internationales ont montré la fiabilité, évaluée autour de 99 %, de cette méthode de dépistage non invasive», indique le Pr Ville (chef de service de la maternité de Necker à Paris) qui a mené un essai concluant dans son propre service. Malheureusement, l'adoption en France d'une telle méthode n'est pas pour tout de suite. Selon Emmanuelle Prada Bordenave, directrice générale de l'Agence de la biomédecine : «Ces premiers résultats, même s'ils sont très prometteurs, doivent être confirmés par des études cliniques menées à grande échelle sur notre territoire».
Avant d'être utilisé en France, PrenaTest™ devra :
- être validé par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
- être soumis à la Haute Autorité de santé (HAS) qui doit être saisie par le ministère de la Santé pour définir l'emploi de ce nouvel outil
- Avoir un avis favorable du Comité consultatif national d'éthique
Par ailleurs pour le moment, le Pr. Ville précise PrenaTest™ devra être plus spécialement reservé aux grossesses à risque élevé de trisomie 21.
En conclusion, un très long chemin reste à parcourir pour que cette découverte capitale soit accessible à toutes les femmes en France, à l'heure même ou ce test est validé et utilisé dans de grand pays Européen comme l'Allemagne ou la Suisse.
Cette lenteur préjuge d'un future tourisme médical dans ces pays, accentuant ainsi les inégalités dans le domaine de la santé public.