Les dimensions et la forme du bassin, le poids du nouveau-né ainsi que la qualité en durée et intensité des contractions utérines sont des éléments déterminants de la durée de l'accouchement. Le fait d'accoucher pour la première fois ou l'utilisation de la péridurale sont 2 facteurs indépendants incriminés dans l'allongement de la durée du travail.
Or il est clairement démontré qu'un travail long est associé à une augmentation du taux de césariennes, d'extractions foetales par forceps et d'hypoxies du nouveau-né (nouveau-né en état de manque d'oxygène).
La découverte d'autres éléments à l'origine de l'allongement de la durée du travail est donc une voie de recherche importante dans le but de diminuer le taux de césariennes, d'extractions par forceps et d'hypoxies néonatales.
5 à 20 % des femmes auraient peur de l'accouchement selon différentes études. Cette peur à l'origine d'une augmentation des taux sanguins de catécholamines, substances chimiques telle que l'adrénaline à l'origine du stress, pourrait influer sur les contractions utérines et favoriser l'allongement de l'accouchement.
C'est l'hypothèse d'étude posée par l'équipe du docteur Adams de l'hôpital universitaire d'Oslo, dans son étude portant sur 2206 patientes désirant accoucher par voie naturelle sur une période allant de 2008 à 2010 et publiée dans la très sérieuse revue du British Journal of Obstetrics and Gynecology.
Les résultats obtenus par le docteur Adams confirment bien cette hypothèse puisque les femmes ayant peur d'accoucher passaient 1 heure et 32 minutes (moyenne) de plus en travail que les femmes n'ayant pas peur d'accoucher.
Après ajustement statistique aux facteurs de confusions (comme le fait d'accoucher pour la première fois, l'absence d'utilisation de la péridurale, ou la présence d'une préparation à l'accouchement), la différence existait toujours de manière significative avec 47 minutes (moyenne) de plus en travail chez les patientes ayant peur d'accoucher par rapport à celle n'ayant pas cette crainte.
Par ailleurs, l'étude retrouvait une augmentation simultanée significative des césariennes et accouchements par forceps chez les femmes ayant peur de l'accouchement ce qui corroborait les résultats connus de la littérature scientifique qui établi un lien significatif entre allongement de la durée du travail et complications de l'accouchement.
Ainsi lutter contre les appréhensions de la future maman autour de la naissance pourrait diminuer l'apparition de complications comme les césariennes et les extractions par forceps...
Une nouvelle voie d'étude et un enjeu de santé publique.